« La Caisse d’Investissement wallonne? Une formidable machine
à perdre de l’argent » : voilà l’analyse posée par Pierre-Yves
Jeholet, ce mercredi au Parlement wallon en ouverture du débat consacré à cet
outil « idéologique » voulu par Jean-Claude Marcourt, ministre
régional de l’Economie.
Lancée en
2009, la CIW devait être une réponse à la crise financière surgie en 2008 :
il s’agissait pour le Gouvernement wallon de lever des fonds publics afin de
les injecter dans les entreprises régionales. Pour le MR, ce projet à fort
relent idéologique (initialement le PS voulait une « banque ») était
inutile : pourquoi créer une nouvelle structure coûteuse alors que le
« paysage » wallon est constellé de pararégionaux susceptibles de
réaliser cette mission.
Constat
alamant : au bout de trois années d’existence, la CIW a perdu environ 8
millions d’euros, soit 10% des fonds
levés (81 millions EUR) ! « Quel bel exemple de bonne gestion de
la part de ceux qui sont les premiers à stigmatiser (parfois avec raison) les
placements douteux des acteurs privés », a lancé Pierre-Yves
Jeohlet.
Et la
récente découverte de la déconfiture d’un placement en obligations grecques n’a
fait que renforcer les inquiétudes : ce sont 3,8 millions d’euros qui se sont
envolés du fait de la dépréciation de ce portefeuille !
Viennent
s’ajouter à ce fiasco, les critiques répétées de l’Union européenne : le
22 mars dernier, la Commission envoyait encore un avis motivé relatif au
mécanisme de déduction fiscale qui accompagnait l’appel à l’épargne. En résumé,
la Commission estime que l’exclusion des
non-résidents qui perçoivent la totalité ou la quasi-totalité de leurs
revenus dans la Région wallonne du bénéfice de la réduction est discriminatoire
et porte atteinte à la liberté de des travailleurs !
Le MR
n’est pas seul à réclamer des comptes au ministre Marcourt, empêtré dans cette
affaire : le CDh et Ecolo (partenaires du PS dans la majorité !) ont
également fait part de leurs critiques quant à la gestion de cette Caisse.
De son
côté, le ministre s’est contenté de renvoyer la balle vers le… fédéral ! « C’est
ahurissant : les péripéties de la CIW renforcent ma conviction
qu’une réforme profonde des outils
financiers wallons s’impose même s’il n’est pas dans mon intention de jeter le
discrédit sur toutes les structures existantes, la plupart étant d’ailleurs
reconnues pour leur professionnalisme.
Toutefois, une plus grande lisibilité du paysage, une plus grande
synergie et une gestion commune des fonctions de type « support » me semblent
être des pistes qui devraient améliorer l’efficacité de nos outils. », a conclu Pierre-Yves Jeoholet.