vendredi 25 mars 2011

Grève ou pas : le MR rappelle que la liberté de circuler et la liberté de travailler doivent être garanties

Afin de garantir le droit au travail pendant les actions de grève, le président du MR souhaite des sanctions pénales pour ceux qui bafouent le droit au travail pendant les actions de grève.

Pour Charles Michel, les grèves ne peuvent en aucun cas nuire au droit au travail ni à la circulation des citoyens : «Le droit de faire grève a comme corollaire le droit de ne pas faire grève. Cela me semble relever d'un élémentaire bon sens. Empêcher une entreprise de travailler peut d'ailleurs avoir des conséquences dramatiques pour la situation économique de l'entreprise elle-même. Je songe par exemple aux PME qui sont tenues contractuellement par des délais de production ou de livraison très sévères».

Le président du MR déplore l'attitude de certains grévistes qui bafouent le protocole d'accord entre syndicats et patrons depuis 2002 qui interdit le recours à la violence physique ou matérielle et qui précise que les actions de grève ne peuvent mobiliser que les travailleurs directement concernés par le conflit.

Le MR va réintroduire sa proposition de loi qui instaure une sanction pénale spécifique en cas de voie de fait entravant l'accès au lieu de travail. La sanction irait de 15 jours à 2 ans de prison et pourrait être assortie ou remplacée par une amende de 50 à 300 euros. Cet éventail de peines s'appliquerait à toute situation où l'on s'oppose à une personne par la force.

«Tout en réaffirmant de manière forte le droit de chacun a faire grève, il me paraît indispensable de garantir le droit de travailler en période de grève à tous ceux qui ne veulent pas faire grève», souligne Charles Michel.

Et d'ajouter : «La loi doit être respectée, la multiplication de ce type d'actions purement démagogiques et populistes décourage les entrepreneurs et éloigne les investisseurs ou candidats investisseurs, compromettant ainsi la création de nouveaux emplois et la lutte contre le chômage».

Suppression de dessertes Tec à Ciney, Huy, Ohey et Andenne : le ministre Henry confirme les craintes de Willy Borsus

Willy Borsus le craignait depuis plusieurs mois et le ministre Henry l’a confirmé, ce mardi, en Commission : plusieurs dessertes voyageurs seront bel et bien supprimées !

Il s’agit du service de marché Andenne-Ohey, du service de marché Huy-Ohey et d’une réduction considérable de l’offre sur la ligne Ciney-Huy.

«C’est intolérable, a commenté le Président du Groupe MR à la Région wallonne. Durant la campagne électorale comme la Déclaration de Politique Régionale, Ecolo se faisait le champion de la mobilité et promettait de renforcer l’offre de bus. Et c’est un ministre issu de ses rangs, M. Philippe Henry qui, aujourd’hui annonce qu’il va supprimer plusieurs dessertes. Belle façon de respecter ses engagements ».
De nombreux usagers pour qui ces services représentent quasiment le seul moyen de déplacement vont subir ces suppressions de plein fouet : les étudiants, les collégiens et les personnes âgées, souligne le député MR.

mardi 22 mars 2011

Willy Borsus souhaite transférer les activités de Trace vers le privé

Trace: Willy Borsus estime qu’il est temps
de transférer ces activités au secteur privé


«Il est temps que les activités exercées par la société d'interim Trace soient transférées au secteur privé », a estimé le chef de groupe MR au parlement wallon, Willy Borsus, après la révélation de certaines informations relatives à la gestion de cette société et la décision prise par le gouvernement wallon de révoquer son conseil d'administration.
Pour M. Borsus, les conflits entre personnes et les erreurs de gestion ont conduit Trace et ses 900 travailleurs à une situation précaire."Cette entreprise est en danger. Sa structure financière est compromise et son image est détériorée. Aujourd'hui, il faut sauver l'emploi des 900 personnes qui y travaillent, comme employés ou dans le cadre des titres-services, et cet avenir passe par un transfert à des partenaires privés. Cette garantie ne passe plus par une propriété publique. Il n'y a plus de raison que la Région wallonne détienne une société qui organise les activités intérimaires alors qu'il y a beaucoup d'autres opérateurs sur le marché", estime le député libéral.

vendredi 18 mars 2011

Jardins d’Annevoie: Willy Borsus inquiet pour l’avenir de ce patrimoine wallon

Dans ses éditions namuroises, le quotidien L’Avenir reprend la question que Willy Borsus, chef de groupe MR, posera aux ministres Marcourt (Économie) et Furlan (Tourisme) à propos des Jardins d'Annevoie (Anhée).
Voici le texte de la question : «Je vous ai interrogé régulièrement l'an dernier sur ce dossier suite aux nombreuses difficultés et rebondissements concernant les célèbres Jardins d'Annevoie. Vous me répondiez à l'époque que des solutions étaient à l'étude, que des procédures étaient encore en cours, notamment près la cour d'appel de Liège, que vous aviez mandaté la SOGEPA pour faire un état des lieux de ce dossier et que vous aviez par ailleurs sollicité des experts. Enfin, vous précisiez que la Région wallonne était toujours disponible pour trouver une solution et sortir de ce conflit avec un bon accord plutôt qu'un mauvais procès. Je souhaiterais dès lors connaître l'évolution de ce dossier. Quels sont les nouveaux éléments? Où en sont les procédures? Des réunions ont-elles été organisées avec vos collègues du Tourisme et du Patrimoine de manière à apporter des solutions rapides et adéquates à ce problème? Quel avenir la Région wallonne compte-t-elle réserver à ces Jardins qui constituent un patrimoine majeur et un site à haut potentiel touristique et économique?».
Avec la récente décision de la cour d'appel, le moment semble adéquat pour mettre le dossier à plat, estime L’Avenir.

jeudi 17 mars 2011

Question de M. Willy Borsus à M. Jean-Marc Nollet, vice-président et ministre de l'Enfance, de la Recherche et de la Fonction publique, intitulée « Financement apporté à la recherche sur l'assassinat de Julien Lahaut »

M. Willy Borsus (MR). – Les médias ont relaté récemment une information quelque peu étonnante : en votre qualité de ministre de la Communauté française, vous avez décidé de financer la première phase d'un projet de recherche destinée à faire la lumière sur le contexte dans lequel le député communiste Julien Lahaut a été assassiné en août 1950.
Selon le directeur du Centre d'étude et de documentation guerre et sociétés contemporaines (Ceges), le coût du projet serait de 470 000 euros. En 2009, à la faveur d'une question posée au fédéral par Mme Gerkens, le montant de 396 000 euros avait été évoqué. Soit le prix a augmenté, soit la portée de l'étude a été étendue.
Dès 2008, le parlement fédéral a pris une résolution demandant au gouvernement de confier une étude sur le sujet au Ceges. À l’initiative d’une parlementaire européenne, une souscription publique a ensuite été lancée pour la financer. À ma connaissance, cette dernière a permis de récolter cinquante mille euros.
Monsieur le ministre, nous en étions là lorsque vous avez considéré comme prioritaire pour la Communauté française de prendre en charge une partie de cette recherche. Cette décision appelle évidemment plusieurs questions.
Confirmez-vous que cette étude sera financée sur le budget de votre département à la Communauté française ? Y a-t-il un lien avec le budget wallon concerné ?
Pourquoi cette décision ? Ce type d’études relève plutôt de la compétence du niveau fédéral. Ce dossier est certes extrêmement important dans notre histoire collective, mais pourquoi la Communauté française intervient-elle et pourquoi mobiliser cent cinquante mille euros de notre budget alors que l’argent se fait rare et que des besoins ne sont pas rencontrés pour les crèches, l’enseignement, les politiques sociales, la prévention en matière de santé ? Quand on connaît les difficultés budgétaires, consacrer une telle somme pour « aider » le niveau fédéral à mener à bien une étude est interpellant.
Comment comptez-vous financer l’ensemble de l’étude ou n’avez-vous pris d’engagement que sur une partie de l’étude ? Auquel cas je m’interroge sur ce que cette partie apportera de plus que les ouvrages existants.
L’excellent ouvrage « L’assassinat de Julien Lahaut », de MM. Van Doorslaer et Verhoeyen, en étudie déjà de nombreux aspects. Dans cette nouvelle édition, les auteurs décrivent ainsi leur ouvrage original, paru en 1985 en néerlandais sous le titre De moord op Lahaut. Het communisme als binnenlandse vijand : « Cet ouvrage réalisait ce que la justice n’était pas parvenue à faire après douze ans d’enquête. Il révélait, sans les nommer, qui s’était rendu en voiture à Seraing le 18 août 1950 pour y abattre Julien Lahaut, le président du parti communiste. Mais le livre allait plus loin. Il brossait un tableau fascinant du milieu anticommuniste en Belgique et situait l’assassinat dans le contexte d’après-guerre de la question royale et de la guerre froide ».
Les auteurs auxquels vous allez commanditer une étude commentent donc en ces termes cette contribution antérieure, datée de 1985. Dès lors, monsieur le ministre, quelle est la hiérarchie de vos priorités dans l’utilisation des crédits que vous gérez en matière de recherche ? Indépendamment de l’émotion et de la curiosité que tout démocrate peut ressentir par rapport à un meurtre politique inexpliqué dans notre histoire contemporaine, en quoi la Communauté française est-elle compétente ?
Qu'avez-vous exactement prévu de financer ? Le montant de 150 000 euros ayant été annoncé, j'imagine qu'il existe une convention précisant l’étendue de l'étude commandée. S'agit-il d'une étude géopolitique, d'une enquête ou d'une tentative de trouver dans des archives le nom du coupable ou de ses commanditaires ou le nom des complices de ces derniers ? Quel est votre objectif ?
Monsieur le ministre, pourriez-vous nous communiquer le projet de convention ? Je n'imagine pas un instant, sachant combien vous êtes prudent, que vous ayez annoncé ce montant de 150 000 euros sans avoir préalablement défini le travail à réaliser. Comptez-vous prendre en charge le solde, à supposer qu'aucun financement fédéral n'intervienne ?
À défaut de convention avec une institution tierce, j'imagine qu'il s'agit d'un marché public. Que je sache, la commande d'une recherche doit faire l’objet d'un marché public. Comment avez-vous procédé ? Qu'en est-il de la publication de l'appel d'offres au Moniteur belge, à moins que vous n'ayez prévu une cause d'exception signalant que seul le Ceges est habilité à mener cette étude ? Dans l'éventualité d'une dérogation, quelle en est la raison ? Il existe en effet de nombreux cas de figure spécifiques de dérogations dans d'autres contextes, sur d'autres sujets.
Indépendamment de l'émotion légitime et du souhait de savoir, largement partagé par un très grand nombre de démocrates, la décision du ministre de la Recherche de la Communauté française de contribuer à mener à bien ce dossier suscite la perplexité.
Monsieur le ministre, je vous offre l'occasion de répondre à nos interrogations.

M. Jean-Marc Nollet, vice-président et ministre de l'Enfance, de la Recherche et de la Fonction publique. – La principale compétence de la Communauté française pour la recherche scientifique concerne le financement de la recherche fondamentale. Celle-ci est menée à titre principal dans les universités et au FNRS, mais parfois également dans nos musées, hautes écoles, asbl ou encore établissements scientifiques financés par d'autres niveaux de pouvoir : la Wallonie, l’État fédéral, l'Europe, auxquels la Communauté française attribue un financement ponctuel pour une mission donnée.
Un large consensus existe dans notre pays sur le fait que la recherche fondamentale se mène d'abord et avant tout à l'initiative des chercheurs eux-mêmes et sur la base de procédures de sélection et d'évaluation menées par des jurys et comités scientifiques indépendants.
À cette recherche libre, qui est le propre du FNRS et des universités, s'ajoute la recherche fondamentale orientée vers certains sujets d'intérêt collectif, qui bénéficie de fonds dédiés à des thèmes ou des disciplines comme le Fria, pour ce qui concerne l'industrie et l'agriculture, le FRSM, pour la recherche scientifique médicale ou l'IISN, pour les sciences nucléaires. Même dans ces cas, les pouvoirs publics orientent la recherche d’outils budgétaires mais ne s'immiscent pas dans le choix de des sujets de recherche ou des méthodologies des chercheurs, démarches qui relèvent du monde scientifique lui-même.
Tant au gouvernement qu'au parlement, nous voulons que la recherche fondamentale reste libre. C'est tout le sens des équilibres internes des programmes budgétaires de la division organique 45 du budget des dépenses de la Communauté. Ainsi, en 2010, dans le cadre du budget que le parlement a eu la sagesse d’adopter et le gouvernement la faiblesse d'exécuter, sur les 128 326 000 euros gérés sous ma responsabilité au titre de la division organique 45, 126 999 000 euros, soit 98 %, sont attribués aux universités, au FNRS et aux fonds associés qui les affectent à des mandats ou des projets de recherche dont ils assurent eux-mêmes la sélection, selon des procédures scientifiques d'évaluation. Ce faisant, je me suis inscrit dans les lignes tracées par mes prédécesseurs.
Le budget de la recherche scientifique fondamentale, collective, d'initiative ministérielle – voté par le parlement – est de 575 000 euros, soit moins d'un demi pour cent du budget global de la recherche en Communauté française.

En 2010, ces montants ont été affectés au financement de quatre chantiers de fouilles archéologiques d'équipes belges à l'étranger, aux Instituts internationaux de physique et de chimie fondés par Ernest Solvay et aux activités de recherche du Crisp. Ces moyens ont aussi financé les études du professeur Deschamps destinées à renseigner le gouvernement sur les perspectives budgétaires de la Communautaire française – fallait-il le faire alors que d'autres le font déjà ? – ainsi que la dernière étape d'une recherche commandée par Mme Simonet, qui m'a précédé dans ce département, sur les résultats électoraux. J'ai donc poursuivi le financement. Fallait-il faire ces choix ? N'y avait-il pas d'autres priorités ? D'autres choix ? Il appartient à chacun d'en juger.
Enfin, ces ressources ont également servi à financer cette année la recherche du Ceges sur l'assassinat de Julien Lahaut. Vous semblez dire que cette démarche n'était pas souhaitable ; je vais donc m'employer à vous expliquer pourquoi elle l’est.
Le financement de cette recherche fut décidé en dernier lieu et après vérification des montants restant disponibles. En aucun cas, mon département n'a influencé le choix des chercheurs engagés par les différentes équipes. Ces décisions furent prises selon les critères scientifiques en vigueur dans les disciplines concernées.
Vous constaterez que ma philosophie se caractérise par une stricte sobriété des pouvoirs publics en matière de financement d'études ou de recherches. Mes décisions s'inscrivent dans les enveloppes budgétaires que le parlement a pris la responsabilité de me confier. Je n'ai donc pas l'intention de multiplier les commandes de recherches historiques et encore moins d'en déterminer les sujets.
Mais soyons clairs : si j'ai pris la décision de financer, en partie, la recherche du Ceges relative à l'assassinat du député Julien Lahaut, c'est parce que cette recherche a été demandée par le Sénat dans une résolution de 2008 appuyée, me semble-t-il, par tous les partis démocratiques, et adoptée à l'unanimité. Les sénateurs de communauté, y compris les vôtres, ont donc voté cette résolution. Notre pays a connu très peu d'assassinats politiques dans son histoire – deux, pour être tout à fait précis.
En ce qui concerne l'assassinat de Patrice Lumumba, le parlement fédéral avait également jugé important de faire toute la lumière des décennies après les faits.
J’en reviens à l'assassinat de Julien Lahaut, le 18 août 1950. Ce fut non seulement un député, mais aussi le président du Parti communiste qui a été assassiné sur le pas de sa porte à Seraing.
Une démocratie se doit de permettre le fonctionnement régulier des institutions sans que les parlementaires ne risquent leur vie pour l'expression de leurs opinions. Manifestement, soixante ans plus tard, le grand émoi de la population à l'époque apparaît lointain à vous entendre. Mais c'est bien d'un enjeu de mémoire national et de démocratie dont il est question ici, en tout cas dans ma propre réflexion.
Le dossier avait été classé sans suite par la justice en 1972 pour des raisons inexpliquées. En 2008, le Sénat a demandé que l’on reprenne la recherche pour que notre pays soit enfin au clair avec ce point de son histoire nationale. Cette résolution a été votée à l'unanimité en 2008. Ne me dites pas que ce qui était d'actualité en 2008 ne l'est plus en 2011 pour un événement datant de 1950.
Depuis lors, le gouvernement fédéral n'a pu trouver les fonds mais la réaction positive de la ministre fédérale de la Politique scientifique à la suite de mon initiative me laisse espérer qu’elle a pris la mesure de l'enjeu et qu'elle pourra compléter le montant que j'ai pu dégager dès qu'un nouveau gouvernement sera formé.
La recherche est confiée au Centre d'études et de documentation sur la guerre et les sociétés contemporaines explicitement visé par la résolution du Sénat qui, dois-je le rappeler, a été votée à l'unanimité des forces démocratiques francophones dont, me semble-t-il, vos formations politiques.
Ce centre de recherche historique a été créé par la Belgique pour mener des recherches impartiales, rigoureuses et de qualité sur des sujet de ce type. Il a déjà enquêté par exemple, à la demande des pouvoirs publics, sur la spoliation des biens juifs pendant la seconde guerre mondiale.
Pour ce qui concerne la question de M. Borsus portant sur le volet financier, une telle recherche implique l'engagement de plusieurs chercheurs spécialisés dans l'étude des archives historiques. La Communauté française met à disposition les moyens nécessaires pour l'engagement de deux chercheurs de niveau doctoral, pour une durée totale de trente-six mois, afin qu’ils mènent leurs recherches dans les archives historiques les plus réputées pour ces questions et publient leurs résultats non pas uniquement pour la communauté scientifique mais pour le grand public.
Ces chercheurs ont été choisis par la commission scientifique du Ceges qui est composée des meilleurs spécialistes en histoire contemporaine du Royaume.
La partie de la recherche financée par mon département a été conçue pour être menée à terme sans autre apport financier que les fonds propres du Ceges, y compris ceux apportés par trois cents citoyens dans une souscription.

M. Willy Borsus (MR). – Quelles parties de la recherche votre département finance-t-il ?

M. Jean-Marc Nollet, vice-président et ministre de l'Enfance, de la Recherche et de la Fonction publique. – De mémoire, il s'agit de la première et de la cinquième parties. Je n'ai pas la convention avec moi, mais je vous la ferai parvenir. Le gouvernement fédéral n'autorise pas encore l'accès à certains documents, ce qui ne permet pas de commencer les parties deux, trois et quatre de la recherche. Nous finançons la première et la cinquième. Je transmettrai d’ailleurs à la commission l'ensemble du dossier.
Certains éléments de ma réponse y font par ailleurs déjà référence.
Pour la deuxième partie du dossier, les chercheurs ont besoin d’avoir accès aux archives des Services belges de renseignement. Ce n'est possible qu'avec l'accord du gouvernement fédéral. C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas encore subventionner cette partie du travail. Voilà peut-être une raison pour que ce niveau de pouvoir s’acquitte du solde du financement.
Comme vous le sentez peut-être, certaines questions m’agacent assez. J’estime que lorsque le Sénat, où siègent les sénateurs de Communauté, demande à l’unanimité de créer une commission d'enquête sur un sujet qui constitue à l’évidence un enjeu démocratique, l’exécutif de la Communauté ne peut se dérober à ses obligations ni renoncer à dégager les 150 000 euros prévus.
Je suis fier de la responsabilité que j'ai prise.

M. Willy Borsus (MR). – Je suis très étonné de l'usage que fait la Communauté française de son argent.
Vous nous avez expliqué que, sur les crédits ministériels, on finance des travaux archéologiques à l'étranger ainsi que l'étude de résultats électoraux. J’imagine qu’il s’agit des résultats régionaux. Quoi qu’il en soit, c’est assez étonnant. Il serait peut-être plus intéressant d'acheter le dossier du Crisp !
Je suis très surpris de constater que la Communauté française qui se trouve dans une situation financière difficile puisse consacrer autant d'argent pour ce type d’enquête ou pour des recherches archéologiques à l’étranger alors que des secteurs comme l'aide à la jeunesse, l'éducation ou la promotion de la santé ne disposent que de peu de moyens. Ces secteurs apprécieront !

M. Jean-Marc Nollet, vice-président et ministre de l'Enfance, de la Recherche et de la Fonction publique. – On a des chercheurs, on a des étudiants, on a des professeurs dans ces pays. C’est incroyable !

M. Willy Borsus (MR). – La justification ministérielle du financement du dossier Lahaut est sidérante.
Vous semblez vouloir dire que la Communauté française doit suivre une résolution adoptée par le sénat qui rejetait l’idée d’une commission d’enquête pour privilégier la commande d’une recherche à un organisme financé par le gouvernement fédéral. Le financement du Ceges, organisme par ailleurs parfaitement honorable, n’est pas neutre. Pour la seule année 2010, il s’élève à 1 549 000 euros, soit une augmentation de 213 000 euros en deux ans maximum.
Le gouvernement fédéral demande à une de ses institutions de mener une étude. Quoi de plus naturel ? La ministre a d’ailleurs répondu que le Ceges est un organisme indépendant auquel il revient d’entreprendre les recherches qu’il estime prioritaires. Et le ministre de la Communauté française, dont chacun connaît la richesse de la cassette, décide de voler au secours du gouvernement fédéral. C’est une première dans l’histoire des relations entre institutions ! En outre, le ministre nous communiquera, plus tard, par écrit, la teneur exacte des chapitres sollicités. Mais, par ailleurs l’ensemble du financement de cette étude n’est pas encore bouclé. Les travaux que la Communauté française finance aujourd’hui n’ont évidemment aucun sens puisque l’on parle des volets un et cinq, sans même savoir si les autres volets sont subventionnés. Le ministre se trompe de priorité et de méthode. En outre, ce ne sont pas ses affaires. C’est l’affaire de tous les démocrates mais ce n’est pas l’affaire du ministre de la Recherche de la Communauté française, pas plus que celle du ministre de la Région wallonne.
Monsieur le ministre, consacrez donc vos deniers à ce qui relève de vos compétences. Que vos collègues plaident à l’échelon fédéral pour qu’une telle étude soit menée, si vous estimez qu’il s’agit d’une priorité absolue, plus de soixante ans après les faits, malgré le foisonnement des recherches existantes. La table devant vous est trop étroite pour contenir tous les textes portant sur cette affaire. Je ne vois pas très bien ce que vous avez pu demander de nouveau puisque tout a été écrit, analysé et commenté.
Je ne sais si vous avez obtenu l’approbation de l’Inspection des finances mais, à mon avis, vous ne devriez pas l’obtenir, parce que cela ne relève pas de vos compétences et le financement d’une recherche de ce type doit respecter les dispositions régissant les marchés publics.

M. Jean-Marc Nollet, vice-président et ministre de l'Enfance, de la Recherche et de la Fonction publique. – Passons sur le débat sur Julien Lahaut, M. Borsus a dit ce qu’il en pensait. Mais sur les fouilles archéologiques et sur les analyses portant sur les résultats électoraux, je tiens à rappeler à M. Borsus qu’il y a des chercheurs universitaires qui font des fouilles à l’étranger. Peut-être que tout cela appartient au passé, que cela ne va pas nous aider, que toutes ces recherches ne devraient plus être financées. Il faudrait peut-être même fermer les écoles qui dispensent ce genre d’enseignement. Dites-le si c’est ce que vous pensez. En tout cas, ce n’est pas mon choix. Ces fouilles archéologiques datent de plusieurs années et j’ai bien l’intention de continuer à les subventionner.
J’estime que cette science est utile, même s’il ne s’agit pas de la science exacte que M. Borsus appelle de ses vœux. La recherche médicale est subventionnée. Toute une série de recherches en sciences sociales sont subventionnées, parmi lesquelles la recherche sur l’analyse des résultats électoraux, notamment celle menée par le Crisp. Ce n’est pas nouveau, je suis persuadé que M. Hazette l’a fait à l’époque. Je suis même persuadé qu’il faudra encore le faire demain, et je peux vous dire pourquoi.
Mais ne dites pas qu’il faut arrêter de financer de tels projets parce que des fouilles archéologiques sont subventionnées et que nous devons désormais cibler un autre objectif. Nous avons une vision d’ensemble. Comme je vous l’ai dit, 98 % des montants sont affectés aux universités, qui réalisent également des fouilles archéologiques. Certaines missions supplémentaires sont parfois nécessaires et nous les finançons.

M. Willy Borsus (MR). – Monsieur le ministre, vous avez distingué de manière très didactique les initiatives issues des universités, des chercheurs, des organismes concernés de celles qui relèvent d’une décision ministérielle. Nous ne critiquons pas le travail des universités, ne tentez pas d’emballer cela dans des considérations générales. Vous avez expliqué vos décisions en disant qu’elles s’inscrivaient dans le travail entamé par Mme Simonet. Je n’ai fait que relever les priorités que vous avez données aux recherches. Vous avez opté pour des fouilles archéologiques à l’étranger, pour la poursuite de l’étude des résultats électoraux. Et nous disposons à présent des parties 1 et 5 de l’étude consacrée à l’assassinat de Julien Lahaut.

mercredi 16 mars 2011

Gaspillage du ministre Nollet: 150 000 € pour l'affaire Lahaut!

Willy Borsus, Chef de groupe MR au Parlement wallon, a vilipendé lundi Jean-Marc Nollet, Ministre Ecolo de la Recherche scientifique Jean-Marc Nollet, pour avoir débloqué150.000 euros en vue d’une nouvelle enquête sur l’identité des assassins du Député et Président du Parti communiste, Julien Lahaut,…il y a 61 ans.


«La décision du Ministre de débloquer 150.000 euros pour que le CEGES (Centre d'Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés) puisse mener son enquête est inopportune: ce n'est pas la compétence de la Communauté et il existe suffisamment de littérature pour savoir qui étaient les assassins,» a déclaré Willy Borsus en Commission du parlement de la Communauté française.

«L’argent, qui finance bizarrement une institution de compétence fédérale, aurait pu être consacré à d'autres recherches,» a ajouté le Chef de groupe MR.

Rappelons que Julien Lahaut avait été abattu par deux tueurs, vraisemblablement des léopoldistes d’extrême-droite, devant son domicile à Seraing le 18 août 1950, peu de temps après qu’un vibrant «Vive la République» ait été lancé une semaine plus tôt lors de la prestation de serment du Roi Baudouin. Cette interjection avait été attribuée à l’époque à Julien Lahaut.

Mais il a été établi depuis que c’est un autre Député communiste, Georges Glineur, qui avait le premier lancé ce vivat républicain, suivi par Julien Lahaut et d’autres mandataires du PCB.