vendredi 20 mai 2011

Dans Le Soir, Willy Borsus demande une réflexion sur le vieillissement et son impact

Article paru sur le site du SOIR

Eric DEFFET

Jeudi 19 mai 2011

A Namur, le MR veut une réflexion sur l’impact du vieillissement

Comme les autres régions du pays, la Wallonie n’échappera pas aux défis posés par le vieillissement de sa population. D’ici 2030 par exemple, le nombre de Wallons va augmenter de manière spectaculaire (453.000 habitants de plus selon le Bureau du Plan) et les aînés seront toujours plus nombreux en raison de l’amélioration des conditions de vie et de la qualité des soins de santé.

Sur les bancs de l’opposition, le MR appelle à la vigilance tant qu’il en est temps : à politiques égales, estiment les libéraux, la Région wallonne risque d’être confrontée à des difficultés démographiques et financières insurmontables. « Ne pas prendre conscience aujourd’hui de ce qui nous attend demain serait criminel, explique le chef de groupe Willy Borsus. Il faut oser la réflexion au-delà de tous les tabous. Elle vaut pour la Wallonie, comme pour les autres niveaux de pouvoir, fédéral ou communal. Il faut travailler de manière globale et transversale. »

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Face à des enjeux de société d’une telle importance, le MR se dit « humble », mais aussi « ambitieux » : il demande que débute au plus vite un vaste travail de réflexion et de prospective sur l’impact du vieillissement de la population wallonne sur le budget régional. La méthode : la création d’une commission spéciale du parlement qui consacrerait la totalité de ses travaux à rassembler l’ensemble des données utiles à court terme (2020-2030) et plus long terme (2050) et à proposer des pistes de réformes des politiques régionales.

« Au sein d’un parlement, on travaille systématiquement dans l’immédiat, décret après décret, pour rencontrer des situations connues, poursuit Willy Borsus. Mais quand on voit les défis démographiques qui nous attendent, il faut oser se projeter dans l’avenir. Les évaluations et les projections ne doivent pas uniquement se limiter aux matières liées à la santé ou au handicap. Nous devons étudier l’impact du vieillissement dans tous les domaines où nous travaillons, et dans ceux où nous serons appelés à travailler à l’avenir. »

Puisés auprès du Bureau du Plan et de l’Institut Itinera, les chiffres qui ont forgé la conviction du MR sur ce projet donnent le vertige. Le nombre de Wallons bénéficiaires de soins à domicile va passer de 38.619 personnes actuellement à 47.491 en 2020 et même 84.799 en 2050. Les maisons de repos et de soins abritent aujourd’hui 47.000 lits. On en comptera 63.287 en 2020.

« A ce stade, on sait que l’offre des pouvoirs publics sera insuffisante, il faut agir, constate le chef de file MR. Notre commission devra tracer des pistes. Mais pas seulement sur le nombre de lits, mais aussi sur la mise en conformité des structures existantes ou la formation du personnel. Avec quels moyens ? Nous devons nous préparer en termes budgétaires. »
Mais la commission parlementaire devra aussi réfléchir aux transports, à l’aménagement du territoire ou la rénovation des villes. Au-delà même d’une exigence minimale pour le MR : la création d’un « fonds de vieillissement wallon », sorte de bas de laine préventif.
Aide aux seniors : le volume d’emploi va doubler d’ici à 2050 La demande de travailleurs du secteur

Aide aux seniors : le volume d’emploi va doubler d’ici à 2050


La demande de travailleurs du secteur de l’aide aux personnes dépendantes va plus que doubler, d’ici à 2050, en Belgique. L’estimation est livrée dans un rapport publié mercredi par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Le vieillissement de la population va entraîner une forte demande de services aux personnes dépendantes : soins médicaux de base, soins infirmiers, aides ménagères, assistance administrative…

L’OCDE prédit que la proportion d’infirmiers, d’infirmières et d’auxiliaires de vie, dans la population active belge, passerait de moins de 1 %, en 2008, à 2 %, en 2050.

La Belgique est, derrière la Suisse et la Norvège, l’Etat européen qui dépense le plus pour la prise en charge des personnes dépendantes en institution (maisons de repos et de soins, etc.)… L’OCDE incite les décideurs publics à « encourager la prise en charge à domicile et de proximité : cette solution est souhaitable pour l’usager et engendre des dépenses inférieures".